Weird : The Al Yankovic Story, faux biopic totalement démentiel sur le parcours d’un génie de l’accordéon, quelque chose dans la digne lignée du génial Walk Hard (parodie à l’époque de Walk the Line), et qui reprend les codes du récit misérabiliste pour les tendre au maximum, créant ainsi tout ce que l’on aime dans la comédie : à savoir une histoire où l’on caricature la tristesse jusqu’à la rendre drôle. Symptomatique de ce système : la scène où un vendeur d’accordéon vient chez le héros, alors enfant, et se retrouve pris à parti par le méchant père redneck, frustre et hétéronormé. Comme dans un récit sérieux, le père alors s’attaque au vendeur, mais ici, il le fait de manière totalement brutale, quasiment sans raison (I though I told you to shut up!!!) et se met à lui exploser le visage, provoquant ainsi le rire dans la radicalisation absurde du principe tragique. Et tout le film va par la suite marcher ainsi, sans jamais baisser le pied, parfaitement orchestré par la musique de Weird Al Yankovic (des reprises de tubes, dont il modifie les paroles) et surtout par un Daniel Radcliffe très bon dans le rôle. On regrettera peut-être juste un peu la fin, flirtant avec le film d’action, où il s’agit de sauver Madonna (jouée par Evan Rachel Wood), et qui plonge le film dans un détachement trop flagrant du réel pour encore tout à fait amuser. Mais enfin, peu importe : l’on aura ri à gorge déployée pendant au moins une heure et demi. 2/5.

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