The Silent Hour, le dernier film de Brad Anderson, le réalisateur de The Machinist et depuis essentiellement passé par la télévision et surtout Fringe. Et le pitch est plutôt bon, d’autant que Joel Kinnaman est un parfait interprète pour le rôle, à savoir que c’est l’histoire d’un ancien policier brillant, qui tombe dans l’oubli quand il s’abîme les tympans et devient progressivement sourd (l’on est entre le laissé-pour-compte de son rôle dans The Killing et la transformation des sens dans Robocop). Aussi, c’est l’intérêt du film ; non seulement l’idée, en termes de mise en scène, de traiter la problématique d’un enquêteur de police qui n’entend pas. Mais aussi celle, plus intelligent, de commencer alors qu’il entend encore, et de traiter de la perte et de la difficulté à accepter ce changement d’état, ce transfert progressif d’un monde à l’autre. Et, évidemment : Kinnaman va se retrouver être le pigeon idéal, le flic utilisé par son meilleur ami collègue, pour passer à côté d’une affaire de corruption (un peu comme Nicolas Cage, dans Snake Eyes, devait être diverti par la femme aux gros seins). Où le film, cependant, est moins divertissant, c’est dans sa seconde partie, essentiellement centrée dans un immeuble de prolos abandonnés. L’allégorie, en soi, est plutôt efficace (en cela que le décor devient un reflet du corps lui-même de Kinnaman, handicapé, délaissé). Mais l’on a l’impression que c’est presque par défaut de budget, ou d’imagination, que le film décide de situer une si grande partie du film dans ce lieu, alors qu’il aurait pu, au vu de son potentiel, davantage se déplacer. Mais peu importe : Kinnaman reste bon, la mise en scène d’Anderson très efficace, toujours au service de son sujet, et même l’histoire d’amour, avec une témoin sourde de l’immeuble, fonctionne plutôt bien. Un peu trop dépouillé, austère et prévisible. Mais original et efficace. 2/5.
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