The Purge 2 : Anarchy, qui lâche à notre grande satisfaction le genre du huis clos pour adopter celui de la survie. Pourtant ça ne marche toujours pas : en fait, c’est encore pire, puisque le concept, non seulement, ne surprend plus, mais le film, à la structure un peu moins amateur que le premier, perd en étrangeté et devient d’un ennui total. Pire, ce qu’on soupçonnait déjà dans le premier film – c’est-à-dire une incapacité à assumer la prémisse dingue de son pitch, à exprimer concrètement le fait que, outre l’horreur du principe de la purge, elle est bel et bien profitable à certains niveaux (et c’est cela qui rend fascinant son principe) – s’accentue ici fortement. C’est en fait toujours la même rengaine : les blancs de la classe moyenne sont très méchants, votent Donald Trump, et dès qu’ils en ont l’occasion, prennent les armes pour aller tuer les pauvres noirs des ghettos – alors qu’il va de soi que si la Purge existait réellement, il n’y aurait ni victime ni agresseur, mais une guerre. Après, oui, le principe de la Purge est avant tout censé être une représentation allégorique de la lutte des classes, une concrétisation de la mise à mort sociale au quotidien – mais quand même. En bref, le problème de The Purge : Anarchy est en fait le même que le premier : c’est celui de se baser sur les victimes. On s’attendait, avec ce basculement de genre, à passer de l’autre barrière, mais au contraire, en adoptant une approche « survivaliste », le film accentue sa posture victimaire (« oh ouin ouin, la Purge ils sont méchants, le gouvernement il veut nous tuer parce qu’on est pauvre »). Que le film serait plus profond s’il adoptait le point de vue d’êtres aimant la Purge (au lieu – et cela est bien symptomatique de l’infantilisme du film, de sa faiblesse intellectuelle – de les dissimuler derrière des masques de clown et d’en faire des êtres abstraits) ; qu’il serait plus profond, s’il embrassait réellement ce qui, de manière atroce et perverse, rend la Purge productive. 0,5/5.

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