The Menu, film totalement artificiel et conceptuel, sans âme, sans réalité, sans mise en scène, porté par Nicholas Hoult, si sympathique dans About a Boy, mais qui en tant qu’adulte possède la pire filmographie en activité (c’est simple, il n’a joué que dans d’immondes merdes, et à ce stade, on est contraint de questionner ses goûts : après Equals et Kill Your Friends, ça fait beaucoup). Tout est gênant et vide dans ce film, succession d’idées scénaristiques, de postulats faussement profonds, avec Anya Taylor-Joy campant cette escort prolo, perdue dans un milieu d’ultra-riches, qui évidemment va dénoter de par son âme et son toupet. Le chef, Ralph Fiennes, est une caricature de l’hybris masculin, les riches sont une caricature des riches, la prolo est une caricature des prolos, et le film, pour compenser son absence de discours et de cœur, tente en plus de se conférer une importance, une solennité, assez pathétique. The Menu, clairement, ressemble à un poisson-globe : il sait qu’il est vide, et à défaut d’essayer de creuser son cœur, se contente de se recouvrir d’enluminures narratives et d’une intensité feinte. Après, quand même : le moment où l’héroïne exige du chef un cheeseburger est rigolo et, de plus, il est appétissant. Mais il est rapidement repris, exploité, par les facilités narratives du film, lorsqu’elle le mange dans son doggybag, en s’éloignant en tant que gentille prolétaire rebelle, contemplant l’explosion de la bourgeoisie dans le ciel. Ce qui est drôle, avec ce film ridicule, c’est que comme toujours, il n’est pas ce qu’il dit : il dénonce la bourgeoisie et l’artifice. Or il n’est, dans sa chair, que bourgeoisie et artifice. Et il ne s’agit pas de mettre au centre de son récit une prolétaire pour être prolétaire. Il s’agit d’avoir un cœur. CQFD. 0,25/5.

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