The Martian – qui nous a paru être un film pour les enfants, tant aucun des personnages n’est doué de la moindre singularité, et tant le propos du récit est d’une vacuité sans nom. Ce n’est pas, pour autant, que le film soit véritablement raté – c’est que ses ambitions, pour ce qui est censé être une œuvre de 2 heures 30 de Ridley Scott sur la solitude, laissent pantois. Certes, suite à une introduction tout à fait inintéressante et sans aucune intensité (lorsque Matt Damon est abandonné), l’on doit avouer que le premier acte surprend et plaît. Cette idée non pas de filmer la tristesse, la désespérance totale, et au contraire le plaisir à être seul et faire ce pour quoi l’on est doué, amuse, et sous la patte de l’écriture de Drew Goddard, parfois même réjouit. Mais, alors qu’on aurait logiquement attendu, durant le second acte, plonger dans quelque chose de plus profond – pas forcément propre à la tristesse, mais au moins de plus réfléchi et plus adulte –, The Martian révèle son incapacité à dire quoi que ce soit en préférant assez lâchement quitter Matt Damon pour opérer des retours constants sur Terre, à travers un récit qui plus il prend de l’importance, plus se révèle sans aucun intérêt (Sean Bean, Kate Mara, Chiwetel Ejiofor... mais qui sont ces gens ? A quoi servent-ils ? Et pourquoi la terre entière est-elle si intéressée par le destin d’un seul astronaute abandonné sur Mars?!). Au final, lorsque Damon est finalement sauvé, l’on a tellement passé du temps sur Terre que toute compassion pour lui, toute solitude que l’on aurait vécue avec lui, s’est volatilisée (et comment, également, éprouver ne serait-ce qu’une seule émotion pour Jessica Chastain, dont on se fiche qu’elle se sente coupable d’avoir abandonné Damon, puisque l’on ne connaît rien d’elle, de sa vie sur terre ou de sa relation avec lui ?) ; de cette légèreté assez frivole du premier acte, il ne reste même plus rien. 1/5.

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