The International, film vieux de quinze ans, signé Tom Twyker, la troisième tête des Wachowski dans leurs pires tentatives (Cloud Atlas, Sens8, Matrix Resurrections), et qui pour ces quelques essais solos avaient accompli des choses de la même bêtise et laideur (exception faite tout de même de l’adaptation du Parfum, plutôt réussie). Bref, pour toutes ces raisons, l’on n’avait franchement pas envie de voir The International, mais surprise, le film ne ressemble pas du tout à du Tom Twyker, mais plutôt à du Denis Villeneuve voire du Michael Mann. C’est un thriller nerveux comme on dit, réaliste et dynamique, dont passé quelques mois l’on ne se souvient honnêtement pas de grand-chose – sauf une séquence, longue et intense, centrale au film, et dont il est clair que d’une certaine manière, tout le film a été fait et pensé précisément pour elle. Et c’est souvent bon signe, quand le principe d’un film, quand sa narration, existe pour l’exécution, pour la mise en scène d’un moment, peu importe qu’il soit court ou que le reste soit faible, parce que cela signifie que son cœur, son point centrifuge, que sa raison d’être, est purement cinématographique. C’est le cas avec The International, et donc avec cette longue séquence de fusillade dans le musée Guggenheim de New York (conçu par Frank Lloyd Wright, et que le film a dû reproduire pour la séquence). C’est là un grand moment de bravoure, devenu rare dans le cinéma contemporain, et qui reste en tête comme la clé de voûte du film : le reste, honnêtement, bof, même si la prestation de Clive Owen et surtout du toujours excellent Armin Mueller-Stahl, permettent de conférer une forme de tangibilité et d’unité au ton (la séquence d’interrogation de Mueller-Stahl par Owen est assez marquante). Voilà, pour Guggenheim : 2/5.
Comments are closed