The Guilty, autre film sur une performance d’acteur isolé, dans la lignée du récent The Desperate Hour, ou encore de Buried et de Locke. Et ici, clairement on flirte davantage du côté de ce dernier, puisque tout se fait au téléphone : dans Locke, Tom Hardy devait gérer son chantier et l’accouchement imminent de sa maîtresse. Dans The Guilty, Jake Gyllenhaal, assigné dans un centre d’appels d’urgence, doit parvenir à sauver une femme kidnappée par son mari, avec qui il discute secrètement au téléphone. Or malheureusement on a le droit à tout, dans ce script particulièrement prévisible de Nic Pizzolatto : d’abord au twist, voulant que la femme n’était pas kidnappée, mais une folle venant de tuer son fils. Et surtout, évidemment, au fait qu’il s’agit pour Gyllenhaal d’une quête personnelle. Car il porte sur la conscience la mort d’un jeune homme, qu’il a tué pour des raisons vagues mais impardonnables, et son procès arrivant, il sait qu’il va être innocenté car ses collègues vont le couvrir. Bref, le traditionnel récit du héros coupable et de la maxime the truth will set you free (on pense à The Machinist aussi). Au bout du compte, il se rachète et accepte d’affronter son jugement, dans un twist d’autant plus prévisible qu’il convient aux choix récents de Jake Gyllenhaal, qui a compris que son talent réside principalement dans l’expression de la violence refoulée (il nous avait déjà fait le coup dans Présumé Innocent, titre plutôt cocasse après The Guilty). Bref, le concept est initialement efficace et Gyllenhaal s’avère parfait dans ce rôle écrit pour lui – mais c’est bien le problème, tout paraît avoir été écrit pour. Trop convenu, trop balisé, trop prévisible. 1,25/5.

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