The Critic, qui, comme beaucoup de films d’aujourd’hui, passe à côté de son sujet de par un désir pornographique de recourir à un narratif hystérique. Il y avait, pourtant, un vrai beau postulat de départ : à savoir un vieux critique aigri (joué par Ian McKellen), acerbe des prestations d’une jeune belle-gosse de théâtre (Gemma Arterton), chacun se pensant esclave de l’autre alors qu’il est potentiellement son maître. En cela que McKellen voit en Arterton la beauté, la jeunesse, la grâce de ce qui apparaît, et qu’en comparaison, Arterton est fascinée par cet homme qui voit, qui juge, qui malgré son invisibilité dans l’ombre est celui qui peut permettre de rester éternel. L’on avait, comme par exemple dans Master Gardener (avec Edgerton et Weaver), un excellent premier acte, qui n’attendait que d’être pénétré et développé. Mais The Critic, comme Master Gardener, ne se pénètre pas, ne se développe pas : il copie sur son récit, pour faire avancer de manière illusoire son histoire, une succession d’intrigues sans aucun lien avec son thème. Et pour être honnête, ayant vu le film depuis plusieurs mois, l’on ne se rappelle plus de ce qui survient alors, mais ça n’a aucun intérêt : l’on a un mari trompé qui se suicide (Mark Strong), l’on a le critique qui se fait outer et perd son boulot… Cela devient une succession de récits créant des faux twists, autour de personnages secondaires, sous lesquels les héros et la dialectique du film lentement disparaissent. Bref : un autre film qui s’est caché derrière le narratif par peur d’explorer sa propre ombre. 0,75/5.
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