The Bubble, qui, au-delà du fait que ce soit un Judd Apatow, marquait surtout pour moi le retour de Pam Brady au cinéma, après les géniaux Hot Rod et Hamlet 2 qu’elle avait écrits à la fin des années 2000. En cela, d’ailleurs, si Judd Apatow, récemment, s’est davantage mué en accompagnateur qu’en auteur, avec Trainwreck (où il portait le projet de Amy Schumer) et The King of Staten Island (où il se mettait au service de Pete Davidson), il m’a semblé ici qu’il orchestrait, avec The Bubble, le retour de Pam Brady au cinéma, tant tout le film tient du style de la scénariste (et presque parfois trop). C’est un élément, visiblement, que peu ont compris, car pour cela il aurait fallu voir les précédents films de Brady, totalement passés inaperçus. Mais malheureusement pour elle, ce n’est pas la seule chose que personne n’a compris avec ce The Bubble, détruit par les critiques, raté par les spectateurs, et qui pourtant m’a absolument ravi, me faisant exploser de rire à de nombreuses reprises. Mais, oui, on connaît les critiques et leurs incapacités chroniques à juger la comédie, puisqu’elle relève, plus que n’importe quel genre, de l’intuition et non du concept. Aussi, s’il leur avait fallu du temps pour comprendre Judd Apatow, avant, une fois enfermé dans le concept qu’on avait fait de lui, de le porter aux nues pour absolument n’importe quoi, voilà que la critique, face à ce nouveau Apatow, ne sait plus quoi en penser, puisque ce n’est littéralement plus un film de Apatow comme ils l’avaient autrefois entendu. Alors, certes : le film n’a aucunement la profondeur ou la mélancolie d’un Knocked Up ou d’un Funny People. Certes, le film est assez souvent férocement laid et livre un discours méta, enfermé sur lui-même, où Hollywood ne parle que d’Hollywood. Mais le postulat est bon (le tournage d’un film durant le covid) et, surtout, le film est drôle. La chorégraphie avec le bébé dinosaure ; le moment où les héros décident d’éradiquer ces mêmes dinosaures sur une tour ; la fin, quand au lieu de décoller en hélicoptère ils regardent une vidéo de bébé-singe : tous ces moments m’ont tordu de rire, en plus de souligner avec pertinence l’approche absurde des blockbusters contemporains (illustrés par les derniers Jurassic Park, où il ne s’agissait plus de combattre les dinosaures mais de les sauver parce qu’il faut sauver la planète). Oui, le film est peu ambitieux, oui, il fonctionne en vase clos, et oui, le casting aurait gagné à être un peu plus inspiré (le couple incarné par Leslie Mann et David Duchovny fonctionne mal et les deux paraissent particulièrement ennuyés). Mais c’est rythmé, efficace et puis il y a Karen Gillan, qu’on aime toujours retrouver partout où elle pointe son 1m80 un peu gauche, et en cela c’est toujours un régal de la voir danser. 2/5.
Comments are closed