Slap Shot, comédie des années 70 à l’humour comme on l’aime, c’est-à-dire réaliste, sur la lisière du pathétisme, et qui a très probablement influencé un auteur comme Jody Hill (avec notamment The Foot Fist Way et Eastbound & Down). Ici, nous nous trouvons dans une petite ville des États-Unis, où une équipe de vieux losers de hockey ne peut gagner ses matchs que d’une seule façon : en foutant la merde et en se battant avec tout le monde. Et si je l’avais initialement regardé pour Paul Newman (j’avais entendu parler du film en regardant le documentaire The Last Movie Stars), ce dernier s’avère en effet particulièrement en retrait, livrant une prestation tout à fait dramatique, qui n’est justement drôle que dans le sérieux qu’elle véhicule en contraste. Michael Ontkean, presque quinze ans avant Twin Peaks, demeure lui aussi parfaitement stoïque, à ceci près qu’il perçoit le ridicule de ce qu’il entoure : il a conscience de la comédie qui se joue, mais il ne veut pas l’alimenter, car c’est sa vie. Entre ces deux personnages se trouvent les personnages plus grotesques, plus bigger-than-life, notamment les trois frères attardés, très réussis, qui parviennent à un moment donné à casser la gueule à toute l’équipe adverse, ainsi qu’aux remplaçants, à l’arbitre et même aux commentateurs. Le film est donc bon, fin, drôle, intelligent, bien qu’il souffre parfois du défaut de ces œuvres qui aiment rester sur la limite : contrairement à Jody Hill, à mon sens, qui parvient à être à la fois pleinement hilarant et touchant, Slap Shot développe une narration continuellement libre et ne dit jamais aux spectateurs quoi ressentir, mais peine parfois à réellement le submerger en humour ou en tristesse. La fin par ailleurs, avec Michael Ontkean qui se met à faire du patinage artistique, est à l’image de l’histoire, bien moins absurde qu’on ne peut le croire : mais c’est paradoxalement presque trop pensé. 2/5.

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