Rotting in the Sun, étrange film, censément absurde et psychédélique, mais dont l’on aura pas bien compris le but, tant la nature agaçante, souvent détestable des personnages, l’emporte sur toute autre émotion au visionnage : aussi, parfois, l’on est amusé par le délire sans fin, totalement libre, du récit, parfois, l’on est presque ému par cette spirale dépressive et suicidaire du héros, mais constamment, surtout, l’on est révulsé par la laideur et la médiocrité des gens. En somme, le film a beaucoup de qualités : il est libre, étrange, surprenant, ne ressemble à rien d’autre (il relève d’ailleurs parfois ouvertement de la pornographie). Mais il est parfois trop absorbé par son développement onirique qu’il en oublie d’apporter un minimum de beauté et d’amour à ses héros (ce qu’un film comme Sick of Myself, assez semblable dans son concept, n’oubliait jamais de faire). Aussi, oui, cette histoire autofictive, où le réalisateur Sébastien Silva et l’influenceur Jordan Firstman jouent leur propre rôle (à savoir ceux d’un réalisateur gay, suicidaire et drogué, qui rencontre un influenceur amoureux de lui et qu’il va immédiatement mépriser, jusqu’à mourir à moitié du récit en tombant de son balcon, sa mort par la suite dissimulée par une insupportable femme de ménage…) manque parfois trop simplement d’axe, autant en termes de sens que d’émotion, pour nous le faire aimer. Bref, un poil trop aberrant, trop excentrique, pour nous. 1,5/5.

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