Le Deuxième Acte, un Quentin Dupieux meta sur le tournage d’un film de cinéma français, ce qui honnêtement lui sied peu, parce que Dupieux est déjà, par nature, un réalisateur méta : que ce soit lorsqu’il aborde la fiction à l’intérieur de la fiction dans Réalité, la peinture de Daaaaaalí ! envahissant le cadre du réel, ou bien sûr le quatrième mur de la pièce de théâtre de Yannick. Aussi, ici, dans Le Deuxième Acte, Dupieux prend le risque de la facilité, de faire du meta pour le meta, et de dangereusement tanguer vers cet humour réflexif de la pose – car il n’y a plus cette réalité, cette étrangeté, cette liberté, pour compenser et créer le contraste que l’on retrouve dans ses autres films. Après cela, dit : le film reste bon, même parfois brillant, notamment lors du début, avec ces longs plans séquences où Quenard et Pierre Garrel réfléchissent la condition d’acteur au temps de metoo. Lindon, aussi, est drôle (avec son obsession pour Paul Thomas Anderson), mais plus le film avance, et plus malgré le talent inné de Dupieux, il se heurte à ce côté un peu consanguin du cinéma, finalement inapte à parler d’autre chose que de lui-même. Là, certes, est la blague en tant que telle. Mais peu importe : il faudra que Dupieux fasse attention, avec sa petite cuvée annuelle, maintenant qu’il a été entièrement célébré et accepté par le public parisien, à ne jamais trop donner aux gens ce qu’ils attendent de lui. Mais on ne s’en fait pas. 1,75/5.
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