It Ends with Us, la fameuse adaptation dark romance du livre de Colleen Hoover, censément une réflexion osée sur la conflagration entre amour et violence conjugale. Sauf qu’en fait… ça n’est pas le cas. Au contraire, c’est une parfaite comédie romantique, par ailleurs assez laide et moche, entre deux personnages trop vides pour qu’on puisse les décrire ici autrement que par leurs interprètes, Blake Lively et Justin Baldoni. Et si, certes, le film se finit sur la séparation entre Lively et Baldoni parce que ce dernier la frappait, le film ne fait jamais de la violence son sujet, parce qu’il n’ose pas le faire. Parce que chaque acte de violence que subit Lively n’est jamais traité, dissimulé de manière très facile par le refus de Lively d’accepter la réalité : ainsi tout ce que l’on voit durant le film n’est pas de la violence conjugale. Ce sont de bêtes accidents. Et c’est seulement à la toute fin du récit que Lively réalise qu’elle a refoulé le réel et, à travers un flashback, perçoit réellement ce qui s’est passé. Sauf que, peu importe le twist : ce que l’on vit dans le film définit la réalité du sujet. Et cette violence, on ne l’éprouve jamais dans notre chair. Elle est dissimulée. Pour préserver la possibilité d’un film romantique vendeur.
It Ends With Us est de ce fait exceptionnellement hypocrite, puisqu’il est coupable de la même erreur que Lively : il n’accepte pas la violence et la réfute pour nous vendre quand même son petit film fleur bleue. C’est dommage, parce qu’il y avait là la possibilité de faire quelque chose de pas si mal, notamment de par les acteurs étranges que sont Lively et Baldoni, très parfaits, très irréels, instruments de fascination à travers lesquels la violence aurait été intéressante à représenter (entre le corps de top modèle, mais nerveux, frustré de Baldoni, et la taille et les formes de femme fatale de Lively). Entre eux, reste l’amour de jeunesse de l’héroïne, victime quand il était enfant de la violence de son père, et que Lively avait alors sauvé : c’est lui, par la suite, qui lui rendra la pareille, mais là encore tout cela sonne faux de par l’absence de violence réelle au cœur du film (et l’acteur de la troisième tête du triangle amoureux, lui aussi très parfait, très faux, n’aide pas). Pas grand-chose à garder, donc. 1/5.
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