Incroyable mais vrai, un Quentin Dupieux dans la veine de son meilleur film, Réalité : à croire que collaborer avec Alain Chabat éveille chez lui une teinte toujours plus poétique et surréaliste, parfois presque lynchienne. Le problème, c’est que si l’idée est belle et fertile (un couple qui achète une maison où une échelle permet d’accéder au verso de la maison, à travers laquelle on rajeunit), Dupieux ne nous jamais paru aussi fainéant dans la mise en scène. C’était, potentiellement, sur ces derniers films, celui qui avait le plus de potentiel visuel – et pourtant c’est celui dont le moins d’images nous restent en tête. Sa photographie, ses plans, tout paraît trop fade, trop plat, pour transfigurer cette histoire. En fait, à l’image de cette curieuse fin, où Dupieux accélère la narration sur plusieurs minutes, comme pour se débarrasser de son film en urgence (et arriver à un moment de la narration où Léa Drucker a suffisamment emprunté l’échelle pour vraiment rajeunir), on dirait que Dupieux est arrivé à un stade de sa carrière où il veut tellement boucler ses films vite qu’il s’est heurté avec Incroyable mais vrai à une impasse – car il aurait exigé plus de lui que quelques mois de production. Bref, l’on aimera pourtant bien le film, son concept, ainsi que les personnages secondaires de Benoit Magimel et Anais Demoustier, le premier se faisant implanter une bite électronique pour satisfaire la seconde. Mais cela, au bout du compte, nous paraît être sûrement l’un des moins bons films de Dupieux. 1,75/5.

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