In Your Eyes, dont le postulat très prometteur – un homme et une femme perçoivent depuis leur naissance la vie de l’autre – finit rapidement par tourner court, de par un traitement de l’allégorie si rigoureux, si didactique, que cela dissuade tout le potentiel de départ. En cela que le pouvoir est tellement traité comme une métaphore de l’amour que l’histoire en devient banale et, finalement, plus qu’une histoire d’amour, où l’originalité initiale a perdu toute sa puissance positive (c’est-à-dire sa source productive de récit) pour céder à un dénudement négatif, où il ne reste que deux amoureux sans grand intérêt (puisqu’ils ne sont, mis à part cette particularité du pouvoir rapidement, absolument pas singuliers). Tristement, le film se vide lui-même, comme l’eau d’une baignoire, de par le trou de sa propre allégorie ; en tant que spectateur, on retiendra simplement son souffle, à la fin, quand l’espace d’un instant l’on croira qu’en fait, la fille était folle et que l’homme n’avait jamais existé que dans sa tête, espèce de retournement de situation mélancolique, solipsiste et assez fin, prenant à rebours précisément cette allégorie amoureuse un peu trop maîtrisée. Ce n’est là que l’affaire d’un flottement court d’une dizaine de secondes, et le tout se termine comme prévu. Dommage. 1,25/5.
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