Halston, l’une des nombreuses séries de Ryan Murphy, qui a saisi le bon filon pour parvenir à respecter son deal gigantesque avec Netflix : l’adaptation de faits réels. Et ici, c’est à peine si on peut parler de série, puisque avec cinq épisodes de 40 minutes, on se retrouve à peine, en tout et pour tout, au-dessus des trois heures. On a donc là affaire essentiellement à un film coupé en segments, sans véritablement de mise en scène, avec cette fausseté toujours propre aux œuvres de Ryan Murphy, jamais laides, mais jamais non plus réelles, comme si les fonds, les décors, les accessoires, n’étaient que des illusions, des éléments intangibles. Parce qu’il n’y a là donc ni cinéma, ni série, l’on se retrouve face à ce qu’on exècre avec les mini-séries, à savoir un grand nulle part, sans particularité, sans radicalité. Et pourtant, l’on est bien obligé de le dire, certains récits sont sans doute faits pour ce format bâtard, car ici, Halston divertit, parfois même émeut, et semble en tout cas s’épanouir en tant que mini-série. Rien, vraiment, de marquant ou d’artistique là-dedans. Mais l’on aimera quand même l’intrigue dépassant toute idéologie de cet homosexuel souvent méchant, parfois même détestable, et cette galerie d’excellents personnages secondaires, comme Liza Minnelli (son introduction dans le cabaret est excellente), Joel Schumacher (joué par Rory Culkin, le frère de Macauley et Kieran), ou surtout l’excellente Vera Farmiga, qui ici campe un très beau personnage, et un peu trop rare, de parfumeuse. Certes, l’on ne peut s’empêcher de penser à ce que cet Halston aurait donné sur grand écran, avec un véritable metteur en scène ; on ne peut s’empêcher aussi de penser à ce qu’il aurait été en tant que série, s’il avait su s’enfoncer plus profondément dans les intrigues de tous ces beaux personnages secondaires, qu’on quitte trop vite. Mais toujours est-il qu’en l’état, peut-être est-ce faible de notre part, l’on est séduit. Ryan Murphy has done it again. 2,5/5.
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