Fair Play, un truc dans la droite lignée de The Girl on the Train ou de The Woman on the Window, à savoir que derrière ces portraits pseudo sombres et torturés, l’on retrouve une écriture régressive, propre à un enfant, qui n’a rien vécu, qui n’a rien connu, et qui dissimule son absence de sujet ou de profondeur par un recours exceptionnellement mécanique à une narration éculée (on n’est pas loin non plus de 50 Shades of Grey ou The Voyeurs). Bref, dans Fair Play, tout paraît faux, comme si des enfants jouaient aux adultes, ou comme si un film jouait à un film, reflet d’un reflet d’un reflet, qui finit par ne transmettre, par ne filmer, par n’incarner, rien. Un seul intérêt peut-être au film : sa première partie, avec l’idée intéressante, tout de même, de filmer un couple de collègues qui va progressivement se déchirer, s’humiliant chacun, pour obtenir la promotion tant espérée. À ce moment-là, c’est factice, vide, autant dans le fond que dans la forme, mais c’est ponctué par une cruauté et par une égalité de la tristesse au niveau du couple qui confère presque, presque, une dialectique au film. Mais dans sa seconde partie, quand l’on glisse inévitablement vers le film de vengeance féministe, avec l’homme devenant très méchant, et la femme décidant de lui faire payer, on est vraiment navré. C’était la seule intelligence du film : que l’homme, dans le couple, ne représentait pas la masculinité ou le patriarcat, qu’il était moins puissant que sa femme, et qu’ils étaient tous deux victimes du « système » représenté par la boite et par leur patron. Mais non, parce que l’autrice visiblement tentait désespérément de conclure son récit en empruntant aux seuls tropes qu’elles connaît et qu’elle ne savait pas comment s’en tirer sans passer par l’affrontement féministe, eh bien, cela aussi, on doit se le taper. Fatiguant. 0,5/5.
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