Diamantino, film qui m’attirait beaucoup, avec ces étranges moments arrêtés, où un footballeur se déplace au ralenti sur le terrain, dribblant les joueurs en imaginant qu’il flotte dans des nuages roses au milieu de chiens géants. Le problème, c’est que partant de ces images absurdes qui auraient pu être profondes, le film tisse un récit comique, volontairement bête, où tout finit honnêtement par dégoûter. Que le personnage soit une forme d’attardé, un benêt au cœur pur, pourquoi pas ? Mais le véritable écueil, c’est que le réalisateur paraît être aussi bête que son héros (honnêtement, peut-être même plus). La réflexion sur Trump, par exemple, laisse pantois, d’autant qu’elle ne tente jamais d’être fine : on a donc là un antagoniste qui veut make Portugal great again et refermer les frontières du pays. Pour cela, il se sert du football et désire cloner le héros (une forme de Cristiano Ronaldo) pour alimenter le patriotisme. Mais le héros va adopter un migrant (qui ne sera d’ailleurs ni un migrant, ni un homme) et va tomber amoureux d’elle. Et là, vraiment, on est un peu hébété, tant cela devient un concours de conneries, parce que le film ne prend ni au sérieux ce qu’il dit, ni ne s’en moque, il ne le détourne pas, il ne le déconstruit pas. De manière hypocrite, il singe le second degré quant à son discours, mais plus parce qu’il se sait con et qu’il n’assume pas sa connerie, que pour habiter une fausse connerie et délivrer un discours dessus. On dirait un enfant, qui sait qu’il a fait une bêtise, et qui commence à crier et faire n’importe quoi pour, au moins, qu’on rigole de lui. C’est de bout en bout navrant, et si on ne lui mettra pas 0, c’est parce qu’il est tellement bête qu’il fait presque un peu de peine. Et parce que l’acteur principal, physiquement, a quelque chose de touchant (très propre au personnage et qu’il incarne). Et qu’on aime bien les chiens géants. 0,25/5
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