Copenhagen Cowboy, où l’on a retrouvé, après les réussites totales qu’étaient The Neon Demon et Too Old to Die Young, le Winding Refn poseur et prétentieux de Drive. Avec The Neon Demon et Too Old to Die Young, Winding Refn faisait de son esthétisme une autocritique et une enfoncée dans son cœur, la fixant à une structure narrative aux élans maléfiques, ancrée aux forces primordiales. En cela, donc, Too Old to Die Young avait beau être lent, il captivait, car il menait quelque part, dans la nuit : cette idée de la confrontation, qui à mi-chemin cessait, pour devenir l’expression du reflet détaché de son origine, fascinait (et on peut dire exactement la même chose de The Neon Demon). Mais ici, l’héroïne, Miu, avance d’épisode en épisode sans que ceux-ci réellement ne se répondent l’un à l’autre. Elle évolue dans un milieu de mafieux virilistes, entre des cochons ; elle traverse un château, avec un fils entouré de ses deux parents sans doute incestueux : elle fréquente un milieu plus urbain, avec des dealers de drogue… Bref, il n’y a ici pas de crescendo, pas de révélation, et où l’image de Winding Refn était devenue belle dans ses dernières œuvres parce qu’elle révélait quelque chose, parce qu’elle se mettait au service d’un mouvement et d’une compréhension du mal, ici elle a de nouveau perdu son but. À un moment donné, pourtant, on y a cru, notamment dans l’épisode avec le fils du château, castré par Miu, et dont le père veut reconstruire le pénis. Mais là encore, Winding Refn n’est pas intéressé par l’idée de créer un mouvement. Il repasse vers un autre univers, simplement pour le plaisir de l’image, comme une démonstration de pornographie visuelle, comme une exposition de plans. C’est dommage. Mais peu importe : après The Neon Demon et Too Old to Die Young, l’on ne cessera plus jamais de croire en lui. On attend la suite. 1,5/5.
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