Rabbit-Proof Fence, l’histoire vraie d’aborigènes australiens, et plus précisément de trois sœurs qui furent enlevées par les blancs afin de les éduquer dans un centre. Au final, c’est bien simple : si l’on s’est intéressé à ce film, c’est parce que la bande originale est signée Peter Gabriel, et c’est bien la seule chose ici qui possède un quelconque intérêt. Le reste est d’une nullité sans nom, l’exemple typique des récits misérabilistes qui se clament humains et sensibles, alors qu’ils ne font jamais que tenter de s’en convaincre puisqu’ils ne sont ni l’un ni l’autre. À un certain niveau, on pourrait même dire que Rabbit-Proof Fence, comme certains blockbusters d’aujourd’hui (Man of Steel…) n’est pas un film, puisqu’il est incapable de mettre en scène et de faire exister quoi que ce soit : ce n’est juste qu’un défilement d’images inertes. Les trois sœurs n’ont strictement aucun intérêt ; leur trajet, suite à leur évasion du camp, pour retrouver leur famille, ne prend jamais forme, on ne croit jamais à leur douleur, à leur effort, à leur lutte – on ne voit que des enfants vides traverser des décors vides comme si rien n’était vécu (on pourrait inverser les plans, mettre ceux de la fin au début, que cela ne changerait rien). Tout le contraire – puisque le parallèle est inévitable –, de l’excellent Les Chemins de la Liberté de Peter Weir (et le titre français de ce Rabbit-Proof Fence est d’ailleurs Le Chemin de la Liberté), où l’intensité de l’homme et du trajet étaient sublimement traités. En gros, le film, persuadé de la force de son histoire, en oublie qu’il doit être un film, et part du principe assez sidérant qu’aucun traitement filmique n’est nécessaire pour transcender son sujet, qu’il suffit de nous imposer ce récit gavé à la moraline pour que cela fonctionne, que le simple fait que ce soit des enfants – et non pas des personnes qu’il faudrait rendre particulières – va suffire. Risible. 0,25/5.
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