Phantom of the Paradise, dont la rencontre entre la pop profane et le mal primordial, occulte et mythologique, a clairement inspiré The Neon Demon de Winding Refn. Les passages musicaux sont vraiment bons, transcendés par une maîtrise visuelle de De Palma incontestable ; la transformation, également, de Winslow Leach en « Phantom » est extrêmement bien introduite, presque en avance sur son temps (on a la sensation de visionner un film de super-héros d’aujourd’hui) ; enfin, on est ravi de retrouver Jessica Harper, dont j’aime beaucoup le large front, les grands yeux et le frêle, minuscule corps (elle était déjà excellente dans Suspiria). L’écueil du film, toutefois, se situe vraiment dans sa seconde partie, où tout semble atrocement précipité ; la signature du contrat de Winslow Leach avec Swan, la révélation que l’accord est en fait diabolique et va au-delà de la mort, la seconde révélation voulant que Swan est lui-même en contrat avec le Diable via une cassette vidéo… on tombe dans une précipitation narrative où plus rien n’est patiemment introduit, et l’on a le sentiment, malgré toutes les bonnes idées du scénario, de voir ce crescendo maléfique, ce virage de la pop vers l’occultisme, être gâché, brusqué dans une succession purement narrative. En somme, le film aurait gagné à s’étirer plus en longueur. Mais, enfin, quand même : quelle inventivité, quelle maîtrise visuelle, quel parti pris en avance sur son temps. 3/5.
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