Wiener Dog, de Todd Solondz – et je le précise, parce qu’il est étrange que malgré mon incapacité à me rappeler les films que j’ai vus de lui, je suis parfaitement conscient de son style et de ce découpage narratif, où chaque acte raconte une histoire distincte (j’ai souvenir d’un film dans une université, où, dans la première intrigue, un professeur d’écriture tombait amoureux de son élève). Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est ce travail sur l’image, cette qualité esthétique : tout est beau, ici, du générique, aux instants fugaces de joie entre l’enfant du premier acte et le chien, à la fin où Ellen Burstyn voit la mort apparaître à travers de multiples incarnations de l’enfant qu’elle était autrefois. Autrement, c’est du Solondz : c’est poétique, douloureux, cruel, parfois beau mais très inégal. Le principe de départ, pourtant excellent – suivre le parcours d’un chien à travers ses divers propriétaires – ne tient pas ses promesses, devient assez rapidement une excuse, un ressort narratif, pour relier des histoires qui ont peu de choses en commun. Aussi, si l’on comprend comment Wiener Dog passe de la première à la seconde intrigue, de celle de Julie Delpy à Greta Gerwig (qui sauve le chien de l’euthanasie), le récit ensuite ne se donne plus la peine de tirer des traits clairs entre les différentes parties et le chien ne devient plus qu’un accessoire de fond, que ce soit dans la partie de DeVito ou de Burstyn. C’est dommage, parce que le film est plein de beaux moments, parfois même drôles (le méchant chien s’appelant Mohammed), et cette idée de non seulement suivre le parcours d’un chien, mais de le renforcer allégoriquement par la vieillesse croissante de ses propriétaires, de mettre en scène le rôle de l’animal de compagnie, son impact, auprès de l’Homme aux différents stades de sa vie (l’enfant, la jeune femme, l’homme de cinquante ans, la vieille femme) aurait pu être excellente. Quoi qu’il en soit, le début et la fin du film sont réussis et maintiennent un semblant de cohérence et de réussite à ce joli et mélancolique Wiener Dog. 2/5.

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