Fight Club, dont le revisionnage m’a surpris de par la froideur de sa structure. J’en gardais l’impression d’un film dingue, allant partout et nulle part ; c’est au contraire d’une grande rigueur, d’une totale maîtrise, un travail, derrière ses allures schizophréniques et nihilistes, de scientifique digne d’un Nolan. En bref, même si le film reste divertissant, parfois même brillant, il pâtit de cette rigueur hypocrite compte tenu de l’ambition chaotique du film ; il est totalement dénué de poésie, d’instant où Fincher se laisserait à perdre du temps, à filmer ses personnages dans leur prétendue errance (on en parle beaucoup, mais on ne la montre pas ; pourtant, il y avait matière, avec le beau personnage de Norton au milieu de ses meubles Ikea). Même la fin, qui dans mes souvenirs s’étendait de manière lente et surréelle, est extrêmement rapide : c’est le passage censément poétique du film, les tours s’effondrant devant Norton et Bonham Carter, mais c’est si rapide et calculé que cela ne marche pas totalement (preuve de cet empressement, le « Where is My Mind » démarre avant même les explosions des immeubles, si bien que Fight Club, même là, refuse à se laisser dépasser par l’instant, demeure perpétuellement en position de force). Enfin, c’est quand même assez sensiblement ce que l’on pourrait nommer « un classique », en cela qu’il a su indéniablement capturer quelque chose de son temps. Loin, toutefois, d’être le chef d’œuvre que l’on décrit parfois. On ne fait pas un film sur le nihilisme en étant un si bon élève… 3,25/5.

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