The Babadook, qui après The Witch confirme que si l’on cherche aujourd’hui des œuvres de pure mise en scène, alors c’est potentiellement dans le film d’horreur qu’il faut se rendre. C’est l’avantage du genre : chercher l’effroi, et donc le visuel plutôt que le narratif, mais viser également la crédibilité, et donc le réalisme peu coûteux plutôt que l’effet visuel écœurant. Quoi qu’il en soit, The Babadook est impressionnant d’expressionnisme, de séquences presque désuètes, à l’animation mécanique empreinte de fumée à la Fritz Lang, et pourtant, on y croit. Ajoutons à cela que le film, narrativement, est bien conçu, certes fort inspiré de Shining (la peur de voir la figure d’autorité devenir la menace, la mère – d’ailleurs aussi écrivaine – cherchant ici à tuer son fils) mais parfaitement structuré, avec cet inversement progressif du fils et de la mère comme source de danger, alors que c’est en fait celle qui conçoit le livre qui va terrifier son enfant, que c’est l’écrivaine qui joue le monstre, mise en abyme glaçante quant aux récits que l’on s’inflige à soi-même. On regrettera quand même les dix dernières minutes, un peu en trop, où l’on assiste à une surenchère d’affrontements, de rituels d’acceptation et de dépossession qui narrativement n’apportent plus aucun crescendo. 2,5/5.
Comments are closed