Pee-Wee’s Big Holiday, dont le début m’a laissé assez pantois, car, pauvre de moi, j’avais un peu oublié ce qu’était Pee-Wee. Voir donc un acteur de 60 ans jouer un homme-enfant asexué, lors de ces premières minutes hystériques, laisse forcément assez perplexe, gêné à la fois par tout ce que le personnage peut avoir de sordide (qui, aujourd’hui, peut rire de Pee-Wee ? Certainement pas les enfants ; certainement pas les adultes, non plus…). Mais, au fil des minutes, et malgré la faiblesse évidente du budget, on est emporté par le film, au point, parfois, d’en être admiratif. Ce que Paul Reubens parvient à faire avec son personnage, à travers ce pauvre téléfilm Netflix fait de bric et de broc, à 60 ans, après le creux que sa carrière a connu et les multiples tentatives effectuées pour ressusciter Pee-Wee, est assez fort, et le film transpire l’amour pour son personnage. Aussi, finalement, que le film ne s’adresse pas à grand monde ne le rend pas vain, car pourquoi une comédie devrait-elle, contrairement à un drame, se devoir de parler à quelqu’un, se devoir de faire rire quelqu’un, pour avoir une pertinence ? De toute évidence, le film est fortement significatif aux yeux de Reubens, et il l’est donc ipso facto aux yeux d’un spectateur éclairé. Évidemment, le film n’est pas sans défaut (Que Joe Manganiello joue son propre rôle, comme s’il était une star, est une autre cruelle illustration du manque de budget, parce qu’il n’est de toute évidence que très modérément célèbre), mais il transpire tellement l’ingéniosité et l’affection qu’il est difficile de ne pas l’apprécier ; de plus, il a également cet avantage, contrairement à tant de comédies aujourd’hui, de savoir s’arrêter à temps. 1,75/5.

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