Kill Your Friends, exercice atroce où on a la sensation de faire face au travail d’un étudiant, fan de Bret Easton Ellis, qui se serait amusé à jouer avec le matériel d’American Psycho et à le personnaliser de façon aléatoire, à défaut d’avoir la moindre once de singularité (les scènes notamment avec l’enquêteur tiennent du pur plagiat, et la conclusion de l’arc de ce dernier – piégé après que le héros a secrètement filmé son adultère – laisse à imaginer le scénariste en train de se dire « tiens, et si Jean était elle aussi une psycho ? C’est irrévérencieux, moderne ! Et du coup on aura une scène de sextape comme dans American Psycho, mais elle sera narrativement plus chargée »). En bref, c’est pathétique, d’autant plus que ce pseudo-fan d’Ellis est surtout incapable de copier ce qui fait la beauté de ce dernier en premier lieu : le cœur. Le cœur, et la contradiction interne à Bateman – le désir d’être intégré, et en même temps le désir d’être distingué – qui rend le personnage si étrangement attachant et encore aujourd’hui culte. Ici, le héros n’est qu’un connard, pathétique, bête, misogyne en pure perte – comme probablement les auteurs de cette merde qu’est Kill Your Friends. Comme quoi, décidément – puisque c’est une pensée que l’on avait récemment – les « élèves » de Ellis sont ses moins bons représentants, inaptes à faire la part des choses entre le vide des protagonistes et le vide du récit. 0/5.

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