Birdman, une espèce de Synecdoche, New York du pauvre, en fait, avec infiniment moins de cœur et d’esprit, et dopé pour combler ce manque à la vista d’une réalisation ostentatoire. Maintenant, oui, ce procédé du plan-séquence permanent n’écrase pas le film, s’intègre lentement dans son rythme naturel, et s’avère plutôt excellent ; tous les acteurs sont bons (Keaton et Norton, surtout, et on regrette d’ailleurs que ce dernier disparaisse quelque peu de la fin du film), et bien que le propos du film, gavé de procédé et de références (à quoi sert donc le vrai-faux pouvoir télékinésique de Keaton?), paraît pour le mieux, vague, pour le pire faussement profond, la vérité est qu’on ne s’ennuie jamais. Et que cette haine permanente du moderne, bien qu’un vernis assez facile superposé sur le discours galvaudé du film, séduit néanmoins ; on trouvera beau, également, cette réplique d’Amy Ryan à son mari « tu confonds l’amour et l’admiration », qui apporte une allégorie émotionnelle plus qu’intellectuelle à cette séparation entre la scène et la vie. A l’inverse, la fin, définitivement, nous amenant de tentative de suicide en tentative de suicide, scelle l’incapacité à réellement transcender le sujet de Birdman (que signifie vraiment ce dernier plan, où Emma Stone est partagée entre contempler le corps mort de son père ou au contraire son élévation dans les airs en tant que Birdman? Pas grand chose…). 2/5.

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