Wolf Man, de Leigh Whannell, le réalisateur de l’agréable remake de The Invisible Man, et qui ici s’attaque à un autre classique du cinéma d’horreur, de manière si répétitive qu’il semble lui-même ne pas tout à fait y croire. Il y avait pourtant du potentiel dans ce film, entre le talent évident de Whannell, le casting intéressant, que ce soit Christopher Abbott, acteur sous-utilisé, à la fois très masculin et féminin, parfait pour ce rôle du loup-garou, et la toujours excellente Julia Garner. Même le début est plutôt réussi, avec ce flashback où l’on retrouve le père d’Abbott, joué par Sam Jaeger (qu’on avait tant aimé dans Parenthood), qui va initier son fils à la menace de la forêt tout en finissant lui-même par y succomber. Mais honnêtement le reste du film est lent, très chiant, d’une métaphore beaucoup moins efficace que celle de The Invisible Man. L’image, l’ambiance, sont bonnes, notamment quand le couple, accompagné de leurs enfants, retrouve la forêt et la maison familiale suite à la mort administrative du père. L’on aimera aussi l’idée de faire de Garner une « louve » en termes professionnels, working girl absente du foyer et incapable de lier une relation avec son propre fils. Mais tous ces éléments peinent à s’entremêler, et passé une belle séquence d’accident de camion (avec le héros, la tête à l’envers, découvrant dans le cœur de la forêt le loup, et donc son père), l’on tombe dans un huis-clos déceptif, quasi-insupportable vu le potentiel du film, où il semble que Whannell, décidé à tout prix à conduire une forme de réflexion sur la violence conjugale et l’enfermement d’une femme avec son mari, maintient, contraint, son récit malgré lui. À partir de là, tout s’enlise, autant dans le fond que dans la forme, et l’on attend tellement la fin que l’on ne se rappelle même plus, aujourd’hui, exactement comment cela s’achève. Si ce n’est que la femme ose enfin tuer son mari. L’idée de déconstruire The Invisible Man pour le prendre via une allégorie féministe, émancipatrice, fonctionnait. Là, entre ce héros rendu malade par la violence de son père et cette femme froide et absente, l’on ne voit pas ce qu’il s’agit de dire et de construire. 1,25/5.
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