Eileen, adaptation d’Ottessa Moshfegh, avec une Anne Hathaway servant de figure tutélaire et émancipatrice pour une jeune femme bridée par son père dans les années 60, et le tout est à l’image du résumé que l’on vient d’en faire : assez prévisible et balisé. Un seul avantage, sans doute : cette façon de représenter avec finesse le désir, l’admiration, de l’héroïne envers Hathaway, et comment lors du date qu’elle pensait avoir avec elle, elle découvre toute autre chose. À savoir une tueuse symbolique, chez elle avec une femme qu’elle a kidnappée et qu’elle est prête à torturer pour qu’elle avoue une sombre vérité (à savoir qu’elle savait que son fils, un patient de l’hôpital où les héroïnes travaillent, était violé régulièrement par son père). C’est peut-être là que gît le cœur du film, son ambiguïté, sa dialectique : dans le regard de la fille admiratrice, qui trouve chez la figure adorée non pas de l’amour en retour, mais une violence qui paradoxalement justifiait le désir en premier lieu. Voilà : après, les acteurs sont plutôt bons (Anne Hathaway et aussi le toujours sympathique Shea Whigham), et le film a le mérite de ne pas trop s’allonger. 1,75/5.

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