The World We Leave Behind, énième variation post-apocalyptique sur la fin du monde occidental, ici essentiellement centrée sur un black out gigantesque, et qui se situe à mi-chemin entre The Dark Knight Rises et Civil War. Et grâce à un bon casting, avec des acteurs allant tous bien ensemble (on sera autant convaincu par le couple entre Julia Roberts et Ethan Hawke, que par la tentation extraconjugale de Roberts avec le toujours excellent Mahershala Ali), le film est plutôt agréable. L’idée, de toute façon, au-delà du postulat général, est bonne et rappelle assez Parasite : à savoir celle d’une famille blanche, s’installant pour quelques jours dans une maison louée par airbnb, qui voit les propriétaires noirs revenir de manière inattendue. Et pour ponctuer ce huis-clos qui aurait pu paraître un peu trop facile et prévisible, Sam Esmail (le créateur de Mr. Robot) propose quelques séquences quand même bien pensées, entre les crashs d’avions ou ceux des Tesla, illustrant, outre l’enfermement physique des héros, leur isolement mental en ce monde où les réseaux ne fonctionnent plus. Au centre de tout cela, d’ailleurs, c’est un personnage surprenant qui remporte la mise et incarne le cœur allégorique du récit : la fille de Roberts et Hawke, excellente Farrah Mackenzie que l’on ne connaissait pas, et qui avec ses grands yeux bleus semble ne pas avoir d’âge, traversant le film avec son étrange solitude mélancolique et tranquille. Son enjeu est simple et émouvant : dépourvue d’internet, elle essaie de retrouver Friends, son univers intérieur, ses amis imaginaires, série devenue son monde émotionnel, jusqu’à finalement tomber, à la toute fin du film, via une conclusion peut-être un poil trop humble et dénudée, sur un bunker avec une télé et des DVD. Pas mal, surtout pour elle. 2/5.
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