Air, biopic très artificiel, autant dans le fond que dans la forme, qui pourrait avoir été conçu par l’intelligence artificielle en additionnant les termes Adam McKay et Ben Affleck, avec cette image grisâtre, ce même montage rythmé, ces mêmes blagues moyennement drôles mais constantes, et surtout ces mêmes hommes, joués par des acteurs feignant la laideur et le surpoids, pour incarner des destins de types solitaires mais qui n’ont pas lâche le morceau. Bref, dis comme cela, cela a l’air nul, mais pour combler le temps durant un vol, cela a fait l’affaire. On sera d’ailleurs content de revoir Chris Tucker, si rare à l’écran, si d’ailleurs souvent insupportable quand il l’est (sa prestation inoubliablement atroce dans Le Cinquième Élément), mais dont la réalité ici détonne parmi la fausseté d’Affleck, Damon et Bateman, qui avec leurs prothèses et leurs postiches semblent absents et désincarnés. Et puis l’on aimera, aussi, la volonté de ne jamais filmer Michael Jordan (puisque c’est bien l’histoire d’Air : le publicitaire de Nike, alors petite marque en déclin, qui va réussir à convaincre Jordan de signer avec eux), le sportif toujours représenté à distance ou hors champ. Autre bon point pour Air, qui lui confère une simili-âme et permet au visionnage d’être au bout du compte sympathique : son excellent bande son, entre Mike and the Mechanics, Bruce Springsteen et REO Speedwagon. 1,5/5.
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