Zone of Interest, dont la soudaineté m’a surpris et, plus, déçu. Autant, je sais que pour beaucoup, le film fût une longue épreuve, un enfer étouffant sur le non-dit de la Shoah, sur l’évocation lointaine du génocide, autant pour moi, il fut particulièrement court, et au-delà de ce huis clos feutré, presque familial, j’attendais qu’éventuellement l’horreur finisse par exploser, qu’il fût allégorique ou figuratif, qu’il concerne l’intériorité du père nazi ou la réalité concrète des camps. Or cela n’arrive jamais et finit exactement comme cela avait commencé, sur la même tonalité, dans le silence le plus complet. La dernière scène pourtant est belle, avec la femme qui aperçoit, au fond d’un couloir, dans les ténèbres, le futur : à savoir le musée de la mort, des années plus tard, nettoyé par des agents d’entretien, que deviendra Auschwitz. Mais, justement : je pensais voir dans cette séquence non pas la fin, mais le centre, la spirale, à l’intérieur de laquelle on allait pénétrer pour s’enfoncer dans la seconde partie infernale, cathartique et hurlante du film. Or l’effroi lancinant et discret du film n’a pas sa contre-partie, pas son versant : elle n’a qu’une seule note. Et vu ce que l’on m’avait dit de la grandeur du film, je m’attendais à une explosion. Elle n’a pas eu lieu. C’est, toutefois, une très bonne moitié de film. Donc 2,5/5.

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