Clueless, qui m’a paru curieux, assez désuet en fait, parce que la parodie qu’il fait de cette génération dorée et idiote de Beverly Hills, accro à son téléphone et demandant aux ordinateurs de concocter leur tenue du jour, était censée être drôle parce que, dans les années 90, elle était une exagération tendant à la dystopie. Or, aujourd’hui, rien n’apparaît différent du réel, et ainsi on demeure assez stoïque face à ce film, ni jamais touchant ni même par conséquent jamais vraiment drôle, puisque rien n’est surprenant et que tout ressemble plus ou moins déjà à un état de fait. Alors certes, c’est amusant de retrouver certains acteurs, alors si jeunes, comme Paul Rudd, Brittany Murphy ou encore Jeremy Sisto, et on comprend mieux pourquoi Alicia Silverstone fut propulsée à l’époque star des adolescentes au point de se voir proposer Batman & Robin, parce qu’elle est ici adorable. Mais sinon l’on ne saura pas bien quoi penser du film – l’on comprendra pourquoi, en son temps, il fut culte, de par son rythme effréné, très moderne, de par ses couleurs flashy, de par sa déconstruction des codes faisant de lui une ironique comédie de mœurs (c’est une adaptation revue de Emma de Jane Austen, et cela rappelle parfois presque The Hills). Mais à certains égards Clueless était tellement en avance sur son temps qu’aujourd’hui le film apparaît dénué de pertinence, rattrapé par le réel et par toutes les comédies à la Ryan Murphy des années 2000. Aussi, l’on sera demeuré assez froid et sans véritablement être capable de le juger à sa juste valeur. 1,5/5.
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