Platonic, où l’équipe derrière les Neighbors, à savoir Seth Rogen, Rose Byrne et le réalisateur Nicholas Stoller, se reforment (accompagnés désormais à l’écriture de la femme de Stoller, Franscesca Delbanco). Et ce n’est pas pour nous déplaire, parce que décidément, l’alchimie entre Rogen et Byrne est excellente, et cette dernière plus particulièrement s’avère au sommet de son art. L’on doutait, pourtant, au départ, qu’une jolie femme, en apparence physiquement assez peu drôle et qui venait du Drama (on se rappelle de sa prestation dans Damages) pouvait réellement tenir la dragée haute à un type comme Rogen, et dans les Neighbors on aimait à se dire que ce dernier contribuait à la mettre en valeur et lui permettait d’être au niveau. Mais ici, soyons honnête, elle est absolument irrésistible (notamment durant les séquences de danse, parce que ni belles, poétiques ou hystériques, mais tout à fait étranges, étranges comme la danse l’est et comme elle doit être montrée). Du début à la fin, c’est elle, la star de la série. Rogen, aussi, est bon, en cela qu’il vieillit de manière intéressante, désormais plus vraiment rond, un peu dégarni, moins attirant qu’il ne l’a jamais été, mais qui amuse en tant que barman perdu de 40 ans, aux cheveux décolorés comme Justin Bieber (avec cette épiphanie très drôle, quand il réalise que sa copine quinze ans plus jeune… vit en fait dans un autre monde que lui). Enfin il est assez original, et même courageux, dans la façon dont la représentation de son corps évolue, de manière honnête et peu flatteuse, sans pour autant tomber dans les stéréotypes grossiers de la comédie (le gras ou la tête d’idiot pur). Bref, on a vraiment aimé Platonic. On avait peur, pourtant, parce que le pitch éculé de la bromance paraissait ici ne contenir aucune singularité, et que le trio déjà établi de Byrne, Rogen et Stoller ne semblait pas apporter davantage de nouveautés. Mais sans être mémorable, la série est drôle et touchante, et plus fine qu’elle n’y paraît, ne tombant jamais dans la relation romantique à laquelle on pourrait s’attendre. Aussi, revoir ces deux quarantenaires se retrouver pour boire la nuit et faire de la trottinette fonctionne tout à fait (comme le running gag du coup dans les rangées de trottinettes) ; la trame du lézard Gandalf, celle du tableau du boss (rappelant Mr. Bean), ou encore de la demi-tromperie par dry humping du mari de Byrne… que de bonnes idées, jusqu’au bout. Mais répétons-le : Platonic, c’est d’abord et avant tout la consécration de Rose Byrne. 2,25/5.
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