Apollo 10½: A Space Age Childhood, le dernier Richard Linklater, le champion des films cool que l’on oublie (Boyhood, Everybody Wants Some !) ou dont on ne sait plus qu’ils sont de lui (Where’d You Go, Bernadette ou la trilogie des Before), et en cela, de par sa filmographie opulente et disparate, il est un peu un Steven Soderbergh de la jeunesse et de la nostalgie. Ici, rien de bien différent, puisque l’on retrouve le récit d’une enfance à la Boyhood, mais mixé au style visuel de la rotoscopie (recouvrir en dessin des images réelles) que Linklater avait déjà utilisé avec Waking Life et A Scanner Darkly. Et bref, ce récit mignon, où un enfant, fasciné par Apollo 11, s’imagine effectuer une mission dans l’espace (parce que la NASA, dans ses rêves, avait besoin d’un enfant pour piloter une fusée mal conçue et trop petite pour un adulte… d’où le titre, bien trouvé et très Charlie Kaufmanien, Apollo 101/2), n’ennuie jamais, parce que comme souvent chez Linklater, il est plein d’intuitions sensibles, d’éléments réels et touchants, révélant sa densité d’être et son attention aux détails. Mais, arrivé au générique final, l’on est forcé de constater que, comme toujours avec lui, rien n’a vraiment été transcendé, rien n’a décollé, rien ne l’a totalement quitté lui pour devenir universel et exploser en nous. C’était mignon, comment une jolie collection de souvenirs, comme un carnet esthétique de souvenirs. Comme quelqu’un nous racontant son rêve au réveil. Mais l’on n’en gardera rien. Peut-être une prochaine fois. 1,5/5.

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