Crazy Stupid Love, une espèce de mélange entre Love Actually (pour cette relation entre le père et le fils, tous deux découvrant et redécouvrant l’amour) et 40 ans toujours puceau (pour ce personnage, encore joué par Steve Carrell, qui découvre le principe de drague et de séduction à 50 ans, après avoir vécu toute sa vie avec une seule femme). Et le film indubitablement est mignon et fonctionne bien, même si honnêtement, la structure de fresque qu’il emprunte à Love Actually (avec le fils, amoureux de sa nounou, elle-même amoureuse de Steve Carell, ce dernier ayant une fille jouée par Emma Stone, qui va se mettre en couple avec Ryan Gosling, lui-même devenu l’ami de Carell, ce dernier couchant avec la prof de son fils, Marisa Tomei, après avoir donc été marié à Julianne Moore, qui elle-même l’a trompé avec Kevin Bacon… tout cela en deux heures) offre une surabondance de retournements dramatiques, de moments divertissants, et empêche le récit de davantage se poser, d’entrer dans une émotion réelle et pas simplement feinte, et ainsi d’approfondir réellement ses personnages. Car, en réalité, le cœur du film, il était simple : c’était Steve Carrell et Ryan Gosling, et c’était leur rencontre. Aussi, on aurait aimé davantage connaître leurs tribulations et surtout leur âme. Le personnage de Ryan Gosling, en cela, est charmant et passionnant, ou plutôt il avait le potentiel de l’être : car l’on demeure trop à la surface de sa surface. Et pire encore, sa cruauté, sa vision masculiniste des femmes, est trop rapidement interrompue par sa rencontre avec Emma Stone. En somme le film souffre de ce syndrome de la série, à savoir qu’il est tellement inquiet de la concurrence feuilletonesque qu’il veut gorger à tout prix son récit de personnages et de ressort dramatiques, au point d’être incapable d’approfondir quoi que ce soit, de creuser, et donc d’aboutir à un cœur. Et ce même lorsqu’il a su créer deux personnages comme ceux de Carrell et de Gosling. Tant pis, cela reste mignon. Mais cela aurait pu être réellement beau. 1,75/5.
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