Last Light, qui signe le grand retour de notre cher Matthew Fox, et qui sur les premiers épisodes, fonctionne plutôt bien. Pourtant, vraiment, rien d’original ou de transcendant là-dedans, car c’est une reprise exacte des films catastrophes remis au goût du jour par Greenland. Comme dans Greenland, donc, un événement sème la panique dans le monde entier ; comme dans Greenland, le héros est un père de famille qui va être séparé de ses enfants ; comme dans Greenland, le fils est malade et ses médicaments vont être perdus dans la cohue. Mais Matthew Fox, affiné et bien vieilli, est là pour conférer une âme au tout. Comme dans Lost, on sera ravi de retrouver ce curieux mélange entre virilité et féminité, et comme dans Lost, il pleure régulièrement et abondamment. Il y a là, d’ailleurs, une intéressante déconstruction du héros masculin dans le film d’action, car souvent, même quand un héros n’est pas adapté à la violence, immédiatement il la maîtrise. Là, au contraire, on voit avec Fox ce que n’importe quel spectateur ferait. Quand Fox donc se fait attaquer, il panique ; quand Fox se retrouve avec une arme dans les mains, il ne sait pas comment faire ; mieux, encore, quand Fox se fait tirer dessus, il se cache derrière une armoire et se met à pleurer. Tout cela est bon et nous fait passer un agréable moment. Le problème de ce Last Light, c’est que très rapidement, elle patine et devient mauvaise. Non pas en réalité parce qu’elle n’a rien à dire ou que le sujet ne méritait pas d’être ainsi tiré en longueur, mais au contraire parce qu’elle est trop courte. Passé trois épisodes, on sent un brutal revirement narratif pour conclure cette histoire à travers des clichés qui, ici, paraissent forcés et inadaptés à l’histoire. De nulle part, l’on nous sort un méchant ridicule et banal, espèce de frère ennemi de Fox, et alors que l’on avait justement aimé comment ce dernier naviguait comme un homme normal, il se retrouve propulsé homme d’action. Le méchant, parce qu’il est archétypal, transforme Fox en archétype. La série, paniquée à l’idée de dire quelque chose de clair, d’allégorique, de net, détruit tout ce qui était bon en elle (son incertitude, sa normalité) et se fait hara-kiri. Le pire étant son ultime conclusion, avec cette voix over pathétique sur des décors de champs : on est alors, honnêtement, gêné. Comme quoi, si Last Light ne s’était pas précipitée dans les schémas habituels des conclusions et s’était contenté, lentement, de continuer à développer son récit, peut-être serait-elle restée intéressante. Au lieu de cela, elle disparaît brutalement et semble alors n’avoir en fait jamais eu aucun intérêt. 1,25/5
Comments are closed