Knock at the Cabin, qui démarre bien, avec cette rencontre entre les deux meilleurs personnages du film, interprétés par Dave Bautista et cette excellente jeune actrice asiatique. La tension est alors simple et présente, et l’on est captivé par l’ambiguïté, par l’incertitude des intentions, portées par l’excellent jeu de Bautista, à la fois brutal et doux. Mais suite à cela, non seulement le film ne se réinvente jamais (il joue toujours de la même interrogation), mais il se perd, à travers un portrait de personnages inintéressants et ennuyeux (à savoir les parents gays de la petite femme asiatique, et les trois compagnons de Bautista). Quitte à ce que le film n’évolue pas, on aurait encore préféré rester avec les deux personnages initiaux, qui se suffisaient pour incarner la tension et le conflit du film (la douce petite fille et la grande bête). Surtout, lors du développement du récit, tout paraît absurde et le film, plus encore, paraît ne parler de rien. En quoi cette histoire de fin du monde, ce conflit général, s’incarne dans cette famille, dans ce conflit particulier ? Il n’y a rien, ici, qui ne semble pas aléatoire, vide, et surtout prévisible (puisque l’on comprend, immédiatement, que les quatre cavaliers de l’apocalypse ne sont pas fous). La métaphore politique de fond, au moins, a l’intérêt de n’être pas totalement unilatérale : on peut voir, dans les ennemis, des Trumpistes imposant leurs fakes news et leurs récits délirants à des démocrates progressistes, comme on peut voir, au contraire, dans les héros des climato-sceptiques refusant de voir la réalité des preuves du réchauffement climatique. Mais malheureusement, cette ambiguïté ne s’applique jamais pour autant au récit, qui lui demeure totalement simple et prévisible. Et plus le film avance, et plus il atterre, jusqu’à cette fin, qui non seulement ne dit rien, mais qui en plus n’amène à rien, ne montre rien, et paraît autant perdue que ce père et que sa fille, dans leur voiture. Bref : à part Bautista et la petite Kristen Cui (on se rappelle que, avant elle, Shyamalan avait fait partie de ceux qui avaient révélé Anya Taylor-Joy avec Split), il n’y a rien à sauver de ce film, de loin le pire de la filmographie du réalisateur. 0,5/5.
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