Rogue One, très mauvais malgré les critiques élogieuses : sa volonté avérée de ne servir que de pièce de puzzle, ambition faible, affreusement feuilletonesque, rabaisse à un degré encore plus profond que les productions Marvel le format cinématographique. Mais au final, c’est ici que jaillit aussi sa seule force : dans l’inanité avouée du destin de ses personnages, qui tous les uns après les autres périssent (même l’intéressante Felicity Jones, au visage captivant, à la fois sensuel, avec ses grosses lèvres et ses grandes dents, et dur), et là, on se plaît à aimer les dernières minutes du film, à contre-courant de tout esprit merchandising ou de la construction d’un nouvel univers sur lequel appuyer d’autres volets (on appréciera, aussi, comme d’habitude les compositions de Michael Giacchino). Mais honnêtement, voyons les choses pour ce qu’elles sont : c’est, comme l’horrible Godzilla qu’avait signé Gareth Edwards avant ce Rogue One, visuellement laid, dépourvu de cohérence esthétique, de puissance allégorique dans l’accord des décors et du destin des héros (on a l’impression d’avoir vu ça des milliers de fois, et contrairement au travail de J.J. Abrams sur The Force Awakens, c’est terne, fade, ennuyeux, peu lisible) ; c’est aussi, narrativement parlant, très mal traité (aucun des personnages n’ont d’intérêt, aucun) et le casting, pourtant excellent avec des noms comme Mads Mikkelsen ou Ben Mendelsohn, est gâché. L’humour est facile, notamment via le fameux personnage du robot, laid et banal ; les crescendos, de par le manque de maîtrise visuelle et narratif, sont absents (les héros ne font que se battre, à la suite à la file, tandis que Dark Vador fait quelques apparitions ça et là, sans qu’elles ne paraissent nécessaires ou inhérentes à un moment particulier). Bref, à tous les plans, c’est un film médiocre. 1/5.
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