Captain Fantastic, qui est beau, honnête, réel ; en somme, parlons d’un film consistant, gorgé d’intuitions sensibles et stimulant. À l’image de ce qu’explique une des filles de Viggo Mortensen – excellent – à propos de Lolita, la force de Captain Fantastic est d’emprunter pleinement le point de vue fort contestable du père et de malgré tout nous faire aimer sa démarche, de l’opposer à des familles plus symptomatiques du lifestyle américain, sans pourtant qu’elles soient caricaturées ou pleinement critiquées. Ainsi, le film est bon et intelligent, et surtout il évite cet écueil que pouvait laisser craindre le titre et l’affiche du film (où la famille pose avec leurs habits excentriques de l’enterrement, dans une espèce de pose à la Little Miss Sunshine, voire des gentils « wilderpeople » de Hunt for the…, ou même encore telles les conneries ubuesques de Wes Anderson). Bien sûr, la fin demeure hésitante, on sent dans l’acte 3 une difficulté à pleinement amener le récit jusqu’aux hauteurs qu’il aurait pu atteindre ; on regrettera, aussi, la critique pseudo-anarchiste du film tout à fait typique d’Hollywood et extrêmement facile. En cela, on critique la mondialisation, on se moque des chrétiens et l’on défend les gentils immigrés ; en résumé, le film, aussi beau soit-il, n’a d’anarchiste que sa pose. Mais enfin, cela n’empêche pas ce Captain Fantastic de savoir autrement toucher juste. 2,75/5.

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