War Dogs, à mi-chemin entre Lord of War, sorti dix ans plus tôt, et un Scarface nouvelle génération, où les geeks gras d’Internet deviennent des marchands d’armes millionnaires et cocaïnomanes. Le problème, c’est qu’à l’image de tout ce qu’a pu faire Todd Phillips outre la trilogie Very Bad Trip – on se souvient notamment de cette pseudo-comédie avec Robert Downey Jr. et Zach Galifianakis, dont le nom m’échappe et qui était imbitable de froideur, d’inintérêt et d’inconsistance – War Dogs ne prend jamais vie. L’histoire vraie est originale, captivante, et pourtant l’académisme du film, à la fois respectueux de ses inspirations et découpé de façon prétendument moderne, presque méta, se voulant plus intelligent que son sujet, en avance sur lui (avec notamment ces répliques qui s’affichent à l’avance de chaque partie qu’elles introduisent), font qu’on a l’impression d’avoir déjà vu War Dogs mille fois. Le duo, surtout, et c’est peut-être là le plus grand écueil du film, ne fonctionne jamais, entre un Jonah Hill surprenant dans ce type de rôle mais qui, même s’il en fait parfois trop, s’en tire bien, et un Miles Teller complètement étouffé par la présence de son collègue, insipide et pas aidé par le scénario qui confond relai spectatoriel et personnage impersonnel (sa relation notamment avec sa femme, vue dans Knock Knock, est sidérante d’inintérêt). Bon, on aimera quand même la scène quasiment finale, dans l’ascenseur, où Jonah Hill est révélé comme l’enfant malade de sa génération, qui même avec son supposé meilleur ami joue le rôle du meilleur ami… on aimera aussi les passages en Afghanistan… mais quoi qu’il en soit, le film, de par une approche trop convenue, et de par son duo déséquilibré, échoue à transcender son matériel. 1,5/5.
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