Contact, longue épopée de 2 heures 30 tout à fait typique des années 90, académique et parfaitement cadenassée, à la réalisation à la fois impeccable et ambitieuse (certains plans séquences, notamment celui de la mort du père de Jodie Foster, où Jena Malone court chercher les médicaments, interpellent). La structure en flashback, l’intégration au récit de Bill Clinton via des discours télévisés, l’allégorie du conflit entre la science et la foi incarnée par Jodie Foster et Matthew McConaughey ; David Morse, John Hurt, James Woods… on est là dans un parangon de l’époque, et le tout est toujours stimulant, intriguant, vraiment bien pensé, plein d’idées évidentes que l’on avait toujours attendu de voir au cinéma (comme la séquence d’introduction, espèce de travelling arrière de la Terre jusqu’à la voie lactée puis plus loin encore, ou plus généralement, le parti pris de s’intéresser concrètement, de façon réaliste et politique, aux conséquences d’un premier contact avec une forme extra-terrestre… ). Par contre, on ne pourra que rester déçu face à cet acte 3 et plus exactement face à la rencontre avec les habitants de Vega, aussi laide visuellement (la plage aux couleurs saturées, espèce de carte postale baveuse) que narrativement exceptionnellement facile (non seulement l’idée que l’extraterrestre prenne l’apparence de David Morse est banale, mais surtout se servir de ce principe pour supposer la scène suffisante en soi, et n’y intégrer quasiment rien d’autre – « on vous en dira plus la prochaine fois, on le fera pas à pas » – laisse pantois) : tout est négatif dans cette scène, qu’une conclusion en creux du reste. On aurait voulu un événement en plus, une forme d’entropie pas encore sous-entendue par le récit, un bouleversement de la forme. Enfin, quand même : c’est académique, parfois trop tenu, mais maîtrisé : du travail bien fait. 2,5/5.
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